Paris, le 29 mars 2023 - Être confronté à des problèmes complexes, collaborer avec des experts dans des domaines très diversifiés, trouver des solutions créatives ? De cette façon, la R&D permet de contribuer à l'innovation de SII. Le lab R&D IA / Data Science est dirigé par Justine Charlet.
Quel est ton profil ?
Je suis Justine Charlet, responsable du pôle R&D IA / Data Science mis en place par SII Île de France. Il vise à développer de nouvelles approches pour appliquer l’Intelligence Artificielle à de nombreux domaines très actuels comme la cybersécurité ou la finance.
Je suis ingénieure diplômée de l’ENSEA et j’ai réalisé un double diplôme en Data Science et Machine Learning à l’Université de Cergy. Fort de cet enseignement généraliste et de ce master de recherche, j’ai souhaité continuer à faire de la recherche tout en travaillant dans un grand groupe. Je n’ai pas hésité à saisir l’opportunité de rejoindre le pôle R&D de SII.
Être confronté à des problèmes complexes, collaborer avec des experts dans des domaines très diversifiés, trouver des solutions créatives ; la R&D permet de contribuer à l’innovation de SII.
J’ai été impliquée dans le pôle, techniquement en tant que consultante, avant de passer chef de lot, puis responsable du pôle R&D IA / Data Science.
Quel est ton rôle en tant que responsable du pôle IA / Data Science ?
J’ai un poste à la fois managérial et technique. Mes équipes sont constituées de 7 docteurs, et d’environ 25 ingénieurs. Chacun apporte ses compétences pour assurer le bon déroulement des projets.
Ces équipes sont réparties dans 6 domaines d’expertises clefs : la cybersécurité, la finance, l’énergie, la défense, le traitement de l’information et la recherche fondamentale en IA. Ces domaines permettent à la R&D d’être fortement connectée aux clients de SII.
En travaillant sur de multiples domaines, je peux facilement m’adapter aux profils variés que je rencontre. Je fais notamment en sorte que chaque personne soit impliquée dans le projet. Je m’adapte ainsi à leurs envies, à leurs compétences, en les challengeant avec des sujets innovants de recherche. Par ailleurs, l’esprit recherche n’est pas forcément innée pour des personnes ayant travaillé longtemps en production. C’est un point sur lequel nous travaillons beaucoup.
Nous cherchons à communiquer sur nos projets, notamment grâce à un article de recherche que nous publierons dans quelques temps. Mais aussi à travers des articles internes ou grâce à l’implication d’écoles d’ingénieur, autour de stages et de projets école.
Je suis en charge de la gestion des équipes mais également des sujets de R&D que nous traitons. Ayant la vision technique de bout en bout du projet, je suis à même d’aiguiller techniquement, ce qui est agréable dans la R&D.
Combien y a-t-il de domaines d’applications dans le pôle IA / Data Science ?
Nous avons actuellement 2 domaines d’application :
- La cyber : il vise à travailler sur les thématiques liées à l’essor de la cybersécurité en entreprise et à étudier et optimiser les algorithmes d’apprentissage appliqués aux données cyber. Cela passe par 4 projets autour de la création d’un jeu de données cyber, la protection cyber, l’analyse des attaques de nouvelles génération et l’étude des malwares (logiciels malveillants).
- La finance : il vise à appliquer l’Intelligence Artificielle au domaine de la finance / banque / assurance, avec des thématiques autour de la green IT et les systèmes de fraudes.
D’autres domaines d’application sont en cours de création pour 2023.
Quel est le projet que tu souhaites le plus voir se concrétiser cette année ?
Le projet que j’aimerai voir se concrétiser serait le projet TIRECS du domaine cyber. Actuellement, les outils pour détecter des cybers attaques se basent sur des attaques connues. Les nouvelles attaques, qui sont créés tous les jours, ne sont malheureusement pas détectées avec ces outils « classiques ». Pour autant, ces attaques nouvelles générations représentent 61% des cyber attaques actuelles.
Nous savons tous à quel point la cybersécurité en entreprise est un domaine qui prend énormément d’ampleur, avec une course à l’armement qui opère ces dernières années (exemple de la guerre en Ukraine). Et 35% des entreprises n’ont pas d’expert cyber au sein de leurs équipes. Le projet TIRECS cherche à donner un nouveau souffle à la protection cyber en suppléant ces experts et en détectant les attaques de nouvelles générations.
Ce projet présente de nombreux défis technologiques puisque nous cherchons à faire comprendre à l’IA ce que seront les attaques du futur. Cela passe par le développement de nos propres modèles d’IA, en définissant de nouvelles mesures. Mais aussi par la transformation de nos données afin de les rendre compréhensible par l’IA. Il y a aussi un rapport à l’explicabilité qui doit fortement être mis en place afin qu’un expert cyber valide nos modèles en « comprenant » l’IA.